En France, ce terme est souvent utilisé à tort et à travers, un brin utopique. Cependant, un vrai mouvement de fond est en train de prendre forme dans notre pays. Pour mieux comprendre ce que ces supporters, qui veulent devenir acteurs de leurs clubs, peuvent apporter, faisons d’abord un tour au niveau européen.
Le modèle européen
Un socio est un sociétaire qui achète une part de son club et qui, en contrepartie, vote pour un président ou un représentant au sein du Conseil d’administration du club. Le terme « socios » est souvent associé à l’Espagne, mais le véritable pays des socios est l’Allemagne. En Espagne, seulement quatre clubs appartiennent à leurs supporters, tandis qu’en Allemagne, presque tous les clubs appartiennent à l’association regroupant les supporters. Cette règle du 50+1 stipule qu’au moins 50% plus une part du club doit appartenir aux supporters.
Il existe également des structures plus libérales comme en Grande-Bretagne, ou de nombreux clubs ont été sauvés par leurs supporters. Il existe une forte mobilisation des fans, avec de véritables lobbies très puissants nommés « Trusts ».
La SCIC : Bastia et Luc Dayan
Suite à la liquidation judiciaire du Sporting Club de Bastia, le club avait besoin de liquidités.
Les supporters ont réussi à se mobiliser pour le bien de leur club.
C’est là qu’est née l’idée de créer une structure juridique différente de la normalité (SAS ou SASP) et de faire en sorte que le club devienne une SCIC.
Les premiers socios décisionnaires en France intégrés au sein du CA sont nés !
Une SCIC, c’est quoi ?
Une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) est une structure qui permet d’intégrer les supporters dans la gestion et les décisions du club. Comment ? Voilà comment ça fonctionne illustré par un shema très simple :
Développement en France
Sous l’impulsion des Socios Verts, la Fédération des Socios de France vient de voir le jour.
Le but est de mutualiser les expériences, promouvoir le modèle et faire comprendre aux décideurs de nos clubs de sport professionnel les bienfaits du partenariat avec l’actionnariat populaire. Actuellement, quatre clubs sont actionnaires de leur club de sport, mais ce modèle peut être utilisé de manière universelle dans l’ensemble du sport français.
L’actionnariat populaire : une possible solution
Le sport français, et plus particulièrement le football, traverse une crise financière et identitaire.
Nos clubs sont en grave danger suite notamment au Covid, à l’affaire Mediapro et à l’échec des droits TV.
De plus, de plus en plus de clubs sont achetés par des fonds étrangers et pourraient perdent leur identité locale.
L’actionnariat populaire peut être un vrai partenaire pour les actionnaires majoritaires, offrant des partenaires engagés sur le long terme pour gérer le club, avoir le pouls de la fan base et obtenir des revenus financiers assurés chaque année.
Ils seront quoiqu’il arrive la caution identitaire du club, en empêchant possiblement certaines dérives au sein du club.
Pour plus d’information sur la Fédération Socios de France, direction : Fédération des Socios de France
