Une légende ne meurt jamais

Une légende ne meurt jamais

GEORGES BERETA (11 mai 1946 – 4 juillet 2023) Portrait d’un des meilleurs gauchers de l’histoire de l’ASSE qui s’est éteint à l’âge de 77 ans le 4 juillet 2023

GEORGES BERETA ORIGINAIRE DE SAINT-ETIENNE

Georges Bereta est né le 11 mai 1946 à Montreynaud, un quartier de Saint-Etienne. Fils d’un émigré polonais, ce n’en est pas moins un véritable ligérien qui vient frapper à la porte de l’ASSE. Il gravit un à un tous les échelons jusqu’à atteindre la finale de la Coupe Gambardella avec les juniors de l’ASSE en 1964. La voie semble toute tracée vers sa première titularisation en équipe première et pourtant cette dernière tarde à venir. En effet, son premier entraîneur, Jean Snella, a émis des sérieux doutes sur sa capacité à franchir le cap du professionnalisme, son gabarit, à peine 1,66m, ne plaidant pas en sa faveur.

Pierre Garonnaire, le recruteur stéphanois, cherche donc un ailier gauche. Il s’entretient avec Lucien Troupel, l’entraîneur des militaires qui lui affirme qu’il le possède déjà dans son effectif en la personne de Georges Bereta qui accomplit ses obligations militaires n’hésitant pas à affirmer qu’il est le meilleur de sa génération. Garonnaire retranscrit fidèlement l’opinion de l’entraîneur de l’équipe de France militaire à Snella plus par acquis de conscience que par conviction. Or, le 20 novembre 1966, contre Lille, André Fefeu, l’habituel titulaire du flanc gauche de l’escouade offensive de l’ASSE, est blessé. L’entraîneur stéphanois n’a guère de choix, contraint et forcé par les événements, il titularise Georges Bereta sans trop d’espoirs quant au résultat final. Pour un premier essai c’est un véritable triomphe. Les Verts l’emportent facilement 4-1 et le petit gars de Montreynaud entre finalement par la grande porte devenant la révélation de l’année du côté de Geoffroy-Guichard.

UN DES MEILLEURS GAUCHERS DE L’HISTOIRE DE L’ASSE

Petit à petit, Georges Bereta devient un élément indispensable de l’effectif stéphanois et dès la fin de la saison 1966-67, il remporte son premier titre de champion de France, le dernier de l’ère Snella, l’entraîneur qui finalement lui aura mis le pied à l’étrier et celui qui l’aura, en définitive, le plus marqué. L’arrivée d’Albert Batteux ne change rien à son statut. Au contraire, sous les ordres du nouveau coach, il prend une part prépondérante dans les résultats de son équipe et naturellement, il est appelé pour la première fois en équipe de France le 23 décembre 1967 contre le Luxembourg. C’est le début d’une belle histoire d’amour avec la sélection nationale qu’il aura honoré 44 fois. D’autres titres viennent garnir son palmarès, le championnat en 1968, 1969 et 1970 puis la Coupe de France en 1968 et 1970. Son influence est si manifeste qu’il récupère le brassard de capitaine lorsque Robert Herbin se retrouve sur le banc de touche à diriger ses troupes en 1972. A la tête d’une nouvelle génération, il entame un nouveau cycle prêt à servir de guide à ces espoirs qui viennent de gagner la coupe Gambardella. Ses prestation sur le terrain son étincelantes. En Coupe d’Europe en 1974-75 contre le Sporting Lisbonne à domicile, il réalise peut-être son meilleur match sous le maillot vert. Il marque le penalty du 2-0 et aura été un véritable poison pour les Portugais qui n’auront jamais su le contrer. Il participe au match légendaire contre l’Hajduk Split et la remontée fantastique qui a incontestablement lancé l’épopée européenne de l’ASSE. Il transforme le penalty de l’espoir qui a permis aux hommes de Robert Herbin de mener 3-1 et donc d’envisager une possible qualification après la défaite 4-1 au match aller en Yougoslavie. Pourtant il ne le sait pas encore mais ce match mythique qui a qualifié l’AS Saint-Etienne pour les Quarts de finale de la Coupe des Clubs champions pour la première fois de son histoire est le dernier exploit auquel il participe. La suite de l’aventure s’écrira sans lui car l’orage gronde à Geoffroy Guichard.

UN DEPART MOUVEMENTE

En cette fin d’année 1974, l’ASSE est confrontée à de sérieux problèmes de trésorerie. Georges Bereta est transféré sans son accord à l’OM par Roger Rocher. La mort dans l’âme, il est obligé d’accepter la transaction qui est validée le 6 janvier 1975. Robert Herbin, considérant qu’il avait les joueurs dans son effectif pour le remplacer, ne l’a pas défendu. Bereta en conservera longtemps une rancœur tenace envers les deux hommes qui n’auront pas hésité à l’échanger contre une somme de 500 000 francs, certes mirobolante pour l’époque. A Marseille de 1975 à 1979, Georges Bereta ne rencontre pas la consécration attendue même s’il remporte la coupe de France 1976. Par la suite, il travaille pour une célèbre marque de sport tout en entraînant de petites équipes de la région stéphanoise. Il est revenu enfin dans son club de cœur où il a été responsable de la section jeunes. Parallèlement, il est entré au sein du conseil d’administration de l’ASSE preuve de son attachement à ses couleurs. Il a été nommé ambassadeur à vie, témoin de l’importance de ce joueur dans l’histoire de l’AS Saint-Etienne. Il est décédé le 4 juillet 2023 à 77 ans.

Aurevoir M. BERETA…mais une légende ne meut jamais !

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